Les cinq premiers rapports produits dans le cadre de la mise en œuvre du Système normalisé d’observation indépendante –SNOIE, ont été présentés le mercredi 27 avril 2016, à la presse camerounaise. La conférence a été organisée par la Coordination de l’Observation Indépendante Externe (OIE) au Cameroun. Les rapports présentés aux hommes des médias, ont été réalisés par les organisations membres du système, notamment Forêts et Développement Rural – FODER, PAPEL et le Centre pour l’environnement et le développement alternatif – CEDLA.
Lors de cette conférence de presse, la société civile (FODER[1], CeDLA[2], PAPEL[3]) et les hommes des médias, en tant qu’alliés contre l’exploitation forestière illégale et pour l’amélioration de la gouvernance forestière au Cameroun, se sont réunis dans les locaux de FODER. Il a été question tout au long des échanges, de présenter aux acteurs médiatiques les avancées faites dans le cadre de la lutte contre l’exploitation forestière illégale.
Pour cause, malgré la signature de l’Accord de Partenariat Volontaire signé entre le Cameroun et l’Union Européenne depuis 2010, plusieurs activités de coupe illégale de bois ne cessent de prendre de l’ampleur dans les zones forestières du Cameroun. C’est pourquoi, dans le but de pallier ces pratiques illégales de la part des exploitants forestiers, les OSC mènent régulièrement des recherches sur les sites d’exploitation forestière en vue de déceler des preuves factuelles, dénonçant ainsi des cas d’irrégularité aux autorités compétentes. C’est dans ce sens que plusieurs rapports d’OIE commis par les OSC membres de la Coordination de l’OIE au Cameroun ont été soumis à l’appréciation des journalistes qui ont manifesté un intérêt certain pour les résultats atteints grâce à l’Observation Indépendante Externe.
D’autre part, l’occasion a été donnée à la société civile d’évoquer et de saluer le nouvel intérêt du gouvernement camerounais pour cette activité longtemps critiquée. A cet effet, la Brigade Nationale de Contrôle après avoir mené une mission de vérification des allégations faites par les membres de la Coordination de l’OIE au Cameroun sur des sites d’exploitation, en a confirmé la véracité ; ce qui a amené le Ministre en charge des Forêts et de la Faune à émettre une correspondance à l’endroit de la Coordination pour valider lesdites allégations et informer la Coordination qu’une procédure de poursuites a été engagée dès le constat fait contre les contrevenants. « Jamais encore l’administration n’avait communiqué de la sorte » dixit Rodrigue Ngonzo, Président de FODER.
Une correspondance qui prouve à bien des égards combien la synergie des actions entre la société civile et l’administration serait un moyen efficace de lutte contre l’exploitation forestière illégale. C’est donc dire toute l’importance que revêt désormais l’OIE pratiquée aussi bien par la société civile que par les communautés locales pour l’amélioration de la gouvernance forestière au Cameroun. Ainsi, dans l’optique de rendre l’OI plus efficace, certains acteurs ont entrepris de mettre en place un Système Normalisé de l’Observation Indépendante Externe (SNOIE) qui, prévoit un seul et même procédé de recherches et de surveillances de l’exploitation des ressources naturelles pour toutes les OSC.
De mémoire, le SNOIE est basé sur une norme internationale (ISO 9001 : 2008) comprenant l’observation, la vérification, la communication et le lobbying. Il consiste à documenter et à dénoncer les violations liées à l’exploitation des ressources naturelles, suivre et diffuser les décisions des autorités compétentes. Ce système a été mis en place par FODER et son partenaire SAILD et est actuellement en cours de mise en œuvre.
[1] Forêts et Développement Rural ;
[2] Centre pour le Développement Local Alternatif ;
[3]Programme d’Appui à l’Elévage et de Préservation de la biodiversité autour des aires protégées au Cameroun.