Des activités d’exploitation forestière présumée illégale, ont été récemment perpétrées dans la forêt du domaine national (FDN) au voisinage du hameau Donga-savane 3, Département du Mbam et Kim, région du Centre. Ces faits d’illégalités ont été observés à la suite d’une mission d’observation indépendante externe (OIE), menée par l’organisation Ecosystème et Développement (ECODEV), au mois de novembre 2018. Cette mission d’OIE a été réalisée suivant les procédures du Système Normalisé d’Observation Indépendante Externe (SNOIE). Elle a bénéficié de l’appui financier du projet « Voix des citoyens pour le changement : Observation forestière dans le Bassin du Congo (Projet CV4C) ».
Dans le rapport d’OIE produit par ECODEV, l’on apprend qu’au cours de l’investigation sur le site de l’exploitation, les observateurs ont relevé des souches d’essence diverses (soit Vingt (20) de Doussié Rouge (Afzelia bipindensis), quatre (04) souche d’Ayous (Triplochyton scleroxylon), des houppiers ne portant aucune marque de l’exploitant comme le veut les dispositions des Normes d’exploitation forestière.
L’absence des marques sur ces souches et houppiers n’a donc pas permis d’identifier qui sera l’auteur présumé de cette exploitation illégale. Toutefois, comme l’indique les résultats des entretiens faites au cours de la mission avec les communautés, le responsable de ces faits d’illégalités serait une entreprise vietnamienne sans nom représentée par un certain monsieur Moussa Djibril. Ce dernier joint au téléphone par les observateurs d’ECODEV a reconnu avoir été le représentant de l’entreprise vietnamienne, tout en réfutant le fait d’avoir procéder à une exploitation forestière dans la zone.
Sur le site de l’exploitation présumée illégale, il a été également observé des bois abattus dont certains portaient des marques d’un titre non existant dans la localité (08 10 213). En effet, la vérification du numéro du titre retrouvé sur la bille abandonné n’apparait pas dans aucune liste des titres attribués par le MINFOF, pour le compte des années 2017 et 2018. Tout porte donc à croire que le présumé responsable de l’exploitation illégale se serait approprié de documents ailleurs, pour évacuer son bois en toute quiétude. Cette utilisation frauduleuse de documents d’un titre d’exploitation est réprimée par l’Article 158(5) de la loi forestière n°94/01 du 20 janvier 1994 portant régime des forêts, de la faune et de la pêche. Selon les dispositions légales de cette loi, « est puni d’une amende de 3 000 000 à 10 000 000 francs CFA et d’un emprisonnement de un (1) an à trois (3) ans ou de l’une seulement de ces peines l’auteur de falsification ou de fraude sur tout document émis par les administrations chargées des forêts, de la faune et de la pêche, selon le cas ».
Le rapport d’OIE d’ECODEV a été soumis au ministère des forêts et de la faune (MINFOF) et au délégué régional du MINFOF du Centre, au mois de février 2019. Jusqu’à date aucune réaction du MINFOF n’est connue par la coordination du SNOIE. Pourtant, elle serait sans doute la bienvenue car au cours de la mission d’OIE, ECODEV a relevé qu’après l’exploitation illégale présumée perpétrée par la société vietnamienne, il s’est installé une exploitation artisanale des essences telles que l’Ayous et le Bilinga, dans les environs du hameau Njeke 1. Cette activité est tout aussi préjudiciable à l’environnement est réprimée par l’article 157 cité ci-dessus…